Les bassins et les fontaines

Plus encore que l’architecture végétale et les bosquets, l’eau sous toutes ses formes est l’ornement privilégié des jardins français : l’eau cascadante de certains bosquets, l’eau jaillissante des fontaines, l’eau calme des vastes nappes qui reflètent le ciel et la lumière, tel le parterre d’Eau ou le Grand Canal.

Les quatre bassins des Saisons

Le jardin s’organise autour d’allées parallèles ou perpendiculaires à l’allée royale et dont le tracé définit les espaces boisés où sont aménagés les bosquets. Aux quatre carrefours des principales allées, des bassins, aménagés dans les années 1670, sont consacrés au quatre saisons. Au nord, le bassin de Flore ou du Printemps (1674) et le bassin de Cérès ou de l’Été (1673) ; au sud, le bassin de Bacchus ou de l’Automne (1674) et le bassin de Saturne ou de l’Hiver (1677). Au bas de l’amphithéâtre de Latone, à l’entrée de l’allée royale, un point de vue permet de voir ces quatre bassins d’un seul coup d’œil. Ces quatre bassins ont été restaurés à l'automne 2019. Cette opération de restauration a été mené par les équipes du château de Versailles en étroite collaboration avec l’Architecte en chef des monuments historiques Jacques Moulin.

En savoir plus sur la restauration des bassins des quatre saisons 

Les Cabinets des Animaux

À l’ouest du parterre d’Eau, de part et d’autre de l’axe centrale, deux fontaines dessinées par Jules Hardouin-Mansart et achevées en 1687 mettent en scène avec un grand réalisme des combats d’animaux. Au nord, le cabinet de Diane ou du Soir présente un lion terrassant un loup (par Cornelius Van Cleve) et un lion terrassant un sanglier (par Jean Raon) ; au sud, le cabinet du Point du Jour est orné d’un tigre terrassant un ours et d’un limier terrassant un cerf (par Jacques Houzeau). Dans tous les groupes, le jet des animaux vainqueurs est dirigé vers le bassin supérieur tandis que celui des animaux vaincus retombe dans le bassin inférieur.

Le bassin du Dragon

L’allée d’Eau débouche par une demi-lune sur le bassin du Dragon qui représente un des épisodes de la légende apollinienne : le serpent Python, qui fut tué d’une flèche par le jeune Apollon. Le reptile est entouré de dauphins et d’Amours armés d’arcs et de flèches, montés sur des cygnes. Le jet d’eau principal s’élève à vingt-sept mètres de haut, c’est le plus haut des fontaines des jardins de Versailles. De chaque côté de ce bassin, dont le groupe central a été restitué en 1889, des allées donnent accès à deux bosquets, celui de la France Triomphante et à l’ouest, celui des Trois Fontaines.

Le bassin de Neptune

C’est sous la direction de Le Nôtre que fut entrepris, entre 1679 et 1682, le bassin de Neptune, nommé alors pièce d’eau sous le Dragon, ou pièce des Sapins. Un décor marin dédié à Neptune est prévu, mais les grands groupes projetés ne sont pas réalisés sous Louis XIV. Sous le règne de son successeur, Ange-Jacques Gabriel modifia légèrement le tracé du bassin en 1736 et, en 1740, on mit en place le décor sculpté définitif, composé de trois groupes : Neptune et Amphitrite, par les frères Lambert, Protée par Edme Bouchardon et Océan par Jean-Baptiste Lemoyne. Le nouveau bassin, inauguré par Louis XV, suscita l’admiration par le nombre, l’ampleur et la variété des jets d’eau jouant sur les sculptures de plomb. Il compte aujourd’hui quatre-vingt-dix-neuf jets qui constituent un extraordinaire ensemble hydraulique.

Le bassin de Latone

Inspiré par Les Métamorphoses d’Ovide, le bassin de Latone illustre la légende de la mère d’Apollon et de Diane protégeant ses enfants contre les injures des paysans de Lycie, et demandant à Jupiter de la venger. Ce qu’il fit en transformant les Lyciens en grenouilles et en lézards.

Le groupe central en marbre, sculpté par les frères Marsy, représente Latone et ses enfants. Il était, lors de la création du bassin en 1668, placé sur un rocher et entouré des six figures de paysans en train de se transformer, tandis que vingt-quatre grenouilles étaient disposées sur la plate-forme de gazon entourant le bassin. La déesse regardait alors vers le Château. Cet aménagement fut modifié par Jules Hardouin-Mansart entre 1687 et 1689. Le rocher fit place à une pyramide de marbre et le groupe de Latone regarde désormais vers le Grand Canal. Le bassin de Latone se prolonge par un parterre où sont placés les deux bassins des Lézards.

Le bassin d’Apollon

Dès 1636, sous Louis XIII, existait à cet endroit un bassin, dit alors des Cygnes, que Louis XIV fit orner de l’impressionnant et célèbre ensemble en plomb doré représentant Apollon sur son char. L’œuvre de Tuby, d’après un dessin de Le Brun, s’inspire de la légende d’Apollon, dieu du Soleil et emblème du Roi et montre le dieu jaillissant de l’onde et s’apprêtant à effectuer sa course quotidienne au-dessus de la terre. Tuby exécuta ce groupe monumental entre 1668 et 1670 à la manufacture des Gobelins, date à laquelle il fut transporté à Versailles puis mis en place et doré l’année suivante.

Le Bassin du Miroir

Le bassin du Miroir a été creusé en 1672. Il venait compléter le grand bassin de l’Île royale qui lui faisait face, aujourd’hui le Jardin du Roi. Les deux pièces d’eau étaient séparées par une allée. Jouant avec la différence de niveau qui plaçait l’Île royale plus bas que le Miroir, le Nôtre avait aménagé le mur de soutènement de l’Île royale en cascades d’architecture.

Le Bain des Nymphes

Recevant la décharge d’eau de la fontaine de la Pyramide, la cascade, dite le Bain des Nymphes de Diane, est ornée de bas-reliefs dont le plus connu, en plomb autrefois doré et situé sur le mur de soutènement, est une œuvre de Girardon (1668-1670). Les autres sont de Le Gros, de Le Hongre et de Magnier.

Le bassin de la pyramide

Exécutée par le sculpteur François Girardon sur un dessin de Le Brun, la Pyramide, au centre de son bassin, demanda trois ans de travail. Elle est composée de quatre vasques de plomb superposées, supportées par des tritons, des dauphins et des écrevisses en plomb.

le Bassin des enfants dorés

Établi en lisière du bosquet du Théâtre d’Eau, le Bassin des Enfants dorés est aménagé en 1709 par Jules Hardouin-Mansart. De forme elliptique, ce petit bassin est orné en son centre d’un groupe de huit chérubins en plomb, sculpté à partir de 1704 par Jean Hardy, à l’origine pour les bassins du parc de Marly mais finalement transféré à Versailles en 1709. Véritable chef-d’œuvre de la statuaire en plomb des jardins de Versailles, il témoigne du goût de Louis XIV pour l’enfance après les multiples décès de ses descendants qui assombrissent la fin de son règne. Rendue possible grâce au mécénat de la Fondation BNP Paribas et du mécénat de compétence de la société D’Huart Industrie, la restauration du Bassin des Enfants dorés a eu lieu en 2016. 

Ce chef-d’œuvre de la statuaire en plomb des jardins, qui avait beaucoup souffert de la tempête de 1999 a fait l'objet d'une restauration importante en 2017 grâce au mécénat de la fondation BNP Paribas et au soutien de D’Huart Industrie.

Fontaines "au naturel"

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