Le Versailles de
Nicolas Milovanovic

Spécialiste de la peinture française du XVIIe siècle, il est conservateur en chef au Musée du Louvre et commissaire de l'exposition Les Animaux du Roi. Découvrez « Le Versailles de » Nicolas Milovanovic.

Sa biographie

Nicolas Milovanovic est conservateur en chef au musée du Louvre depuis 2012, après avoir été conservateur au château de Versailles pendant onze ans. Spécialiste de la peinture française du XVIIe siècle, il enseigne cet art à l’École du Louvre. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment du Catalogue des décors peints des Grands Appartements de Versailles (RMN, 2005) et du site internet consacré au décor peint de la galerie des Glaces.  Il a été le commissaire de plusieurs expositions majeures présentées au château de Versailles, au Louvre et au Louvre-Lens. Avec Alexandre Maral, il est commissaire général de l’exposition Les Animaux du Roi, qui se tient dans les salles d’Afrique et de Crimée jusqu'au 13 février 2022. 

Ses coups de cœur

Versailles émerveille le visiteur, mais bien souvent chacun s’attache à un lieu plus qu’à un autre ; lequel est-ce pour vous ? Pourquoi ?

En ce qui me concerne, c’est le salon de Mercure dans le Grand Appartement du roi. C’était la chambre d’apparat de Louis XIV et le décor, récemment restauré, est vraiment somptueux. Cependant, ce qui me touche le plus, ce sont les merveilleuses peintures de Jean-Baptiste de Champaigne dans les voussures du plafond, où l’on découvre notamment Aristote ou la bibliothèque d’Alexandrie

Ptolémée Philiadelphe dans la bibliothèque d’Alexandrie, Champaigne (de), Jean-Baptiste
Site collection

Au détour d’une salle ou d’une allée, une peinture, une sculpture ou un objet a retenu votre attention ; quel est-il ? Que représente-t-il pour vous ?

J’ai une tendresse particulière pour le grand tableau de Jean Nocret qui orne le salon de l’œil-de-Bœuf et qui montre la famille royale réunie autour de Louis XIV, chacun étant représenté comme une divinité de la mythologie. Louis XIV est bien sûr Apollon ou le Soleil, son frère, Philippe d’Orléans est représenté en Point-du -Jour, la femme de ce dernier, Henriette d’Angleterre est en Flore, la mère du roi, Anne d’Autriche, en Diane… Ce tableau, a été peint en 1670, l’année même de la mort d’Henriette d’Angleterre. Il est actuellement en cours de restauration. Il sera encore plus sublime une fois restauré.

Nos premiers pas dans la galerie des Glaces, l’eau jaillissant des Grandes Eaux… Chacun d’entre nous possède un souvenir de Versailles plus fort que les autres. Lequel est-ce pour vous ?

Pour moi ce sont mes premiers pas dans la galerie des Glaces un mardi, jour de fermeture du château, au crépuscule, il y a exactement 20 ans : la lumière dorée et scintillante transfigurait la galerie de sorte que je me suis cru transporté dans un autre monde, un autre univers d’une beauté céleste… depuis ce jour, chaque fois que je repasse dans la galerie, je ressens une grande émotion.

Versailles en livres

Versailles se raconte à travers des milliers de pages, des mémoires les plus anciens aux livres d’art les plus récents. Quel est pour vous le livre incontournable sur Versailles ?
Pour moi c’est la correspondance de Madame, la princesse Palatine, épouse de Philippe d’Orléans et belle-sœur de Louis XIV. En effet, sa plume est si libre, si belle, si pleine d’humour, qu’elle redonne vie à Versailles et à la cour. En outre, son amour des animaux me touche beaucoup. Elle redonne toute la place aux animaux à Versailles, ce que nous évoquons dans l’exposition Les Animaux du Roi.

Classique, récit d’aventures, beau-livre… Incontournable de votre bibliothèque ou récente découverte, auriez-vous un conseil de lecture à nous donner ?
Je vous recommande le catalogue paru tout récemment du sculpteur Antoine Coysevox par Alexandre Maral et Valérie Carpentier. Versailles doit beaucoup à ce sculpteur de grand talent, et le livre, qui a été publié en 2000 aux éditions Arthena (et qui vient d’être distingué par un prix littéraire prestigieux) est superbe, aussi bien pour le texte, les illustrations et la qualité d’édition.