17 octobre 2025 – Auditorium du château de Versailles Diplomaties de cour, diplomaties des femmes : du cadre officiel aux missions officieuses

L'exposition, baptisée « Excellences ! La diplomatie sous l’Ancien Régime », a pour objectif d’analyser, les évolutions de la diplomatie française sous l’Ancien Régime et les leviers mis en place pour bâtir des stratégies internationales et défendre les intérêts de la monarchie.  La journée d’étude s’est intéressée à la place occupée par la diplomatie dans la vie de cour.

Diplomaties de cour, diplomaties des femmes : du cadre officiel aux missions officieuses

La Bibliothèque municipale de Versailles et les Archives diplomatiques se sont associées pour présenter au public une exposition dans l’ancien Hôtel de la Marine et des Affaires étrangères, construit par Louis XV en 1762 et abritant actuellement la Bibliothèque centrale. Cette exposition, baptisée « Excellences ! La diplomatie sous l’Ancien Régime », a pour objectif d’analyser, dans le cadre des grands décors conçus par le ministre Choiseul pour mettre en scène les archives des Affaires étrangères et les alliances de la couronne, les évolutions de la diplomatie française sous l’Ancien Régime et les leviers mis en place pour bâtir des stratégies internationales et défendre les intérêts de la monarchie.

Journée d'études

Dans le prolongement de cette exposition, le Centre de recherche du château de Versailles s’est associé aux organisateurs de l’exposition pour proposer un aperçu de certaines facettes de la diplomatie française, moins connues ou plus difficiles à percevoir par les sources officielles. La journée d’étude s’est intéressée notamment à la place occupée par la diplomatie dans la vie de cour, en examinant les cérémonies propres à la diplomatie dans l’espace du château de Versailles et certains mécanismes dynastiques ou curiaux participant étroitement aux enjeux géopolitiques des XVIIe et XVIIIe siècle. La politique de parrainages du roi et de la famille royale, s’écartant d’un simple outil de faveur, est ainsi mise à contribution pour manifester des rapprochements avec les souverains étrangers ou leurs représentants en France. De même, les présents officiels, en partie liés à la vie de cour, sont également un mode d’expression diplomatique à part entière.

Au-delà de ce cadre très officiel, la journée d’études s'est penchée sur le rôle de personnalités souvent négligées par les manuels d’histoire, en explorant le rôle des femmes dans la diplomatie française. Au croisement de la vie officielle de la cour et de mécanismes plus ou moins souterrains, les femmes sont présentes en de nombreux moments de la diplomatie, avec des rôles et des statuts divers. Qu’il s’agisse des occasions protocolaires, des négociations ou de l’espionnage, les femmes ont un rôle nettement identifiable dans les processus de paix, d’alliance, d’influence et de renseignement depuis la fin du XVe siècle au moins, lorsque l’action de princesses diplomates se fait jour à la Renaissance. Ce rôle ne se dément pas tout au long de l’époque moderne, avec de nouveaux enjeux et de nouveaux modes d’action selon les époques. La journée d’études s’est donc attardée, après les princesses diplomates françaises et étrangères, sur la place des femmes dans le quotidien diplomatique à travers la position des épouses d’ambassadeurs, ainsi que sur les agentes pouvant épauler publiquement ou secrètement les tractations. Une figure est ainsi mise en avant pour montrer combien le rôle officieux des femmes peut être important et même court-circuiter la diplomatie officielle pilotée par les hommes : la princesse des Ursins Marie-Anne de La Trémoille (1642-1722), qui usa de sa connaissance des mœurs italiennes et espagnoles et de son entregent personnel pour renforcer la position internationale de Louis XIV avant de devenir la principale figure politique de la cour d’Espagne entre 1700 et 1714.

La journée d’études, en croisant les regards sur le cadre public de la diplomatie, dont les femmes font partie, et les activités officieuses, a ainsi pu enrichir la connaissance et la vision des Affaires étrangères de la Renaissance à la Révolution, et a permis une approche plus pratique de leurs acteurs et des lieux où elles sont mises en œuvre.

Comité d'organisation

• Sophie Astier, Bibliothèque municipale de Versailles

• Mathieu da Vinha, GIP-Centre de recherche du château de Versailles

• Guillaume Frantzwa, Archives des Affaires étrangères