Premier peintre de l’empereur
Jacques-Louis David, peintre (1748-1825) © RMN-GP (Château de Versailles) / © Franck Raux
Marie-Eléonore Godefroid
1843
Révolutionnaire actif et régicide, il est l’auteur du Serment du Jeu de Paume (1791-1792), resté inachevé, et du portrait de Marat assassiné (1793).
Sous le Consulat, il met son art au service de Napoléon Bonaparte, et exécute pour le roi d’Espagne, nouvel allié de la France, un portrait du Premier consul, Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard (1801), qui connaît un très grand succès et dont le modèle lui-même lui commande plusieurs répétitions pour les résidences officielles et bâtiments publics.
Après la proclamation de l’Empire, il s’attache à l’Empereur et commémore les cérémonies du sacre par d’énormes compositions qui l’occupent de longues années : le Sacre et couronnement de l’Empereur à Notre-Dame de Paris (1804-1807), et la Distribution des aigles sur le Champ-de-Mars (1808-1810).
Nommé premier peintre de l’empereur, il était aussi considéré comme l’un des premiers peintres d’Europe, et n’abandonna jamais la peinture d’histoire, avec Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils (1789), Les Sabines arrêtant les combats entre les Romains et les Sabins (1799) jusqu’à Léonidas aux Thermopyles (1814).
Obligé de quitter la France au retour des Bourbons, il s’exila à Bruxelles où il continua à pratiquer un style très néo-classique exacerbé, alors que la mode tournait ailleurs au Romantisme. Il y termina une seconde version de son tableau du Sacre (1808-1822).
Son oeuvre à Versailles
Par les hasards de l’histoire, Versailles est aujourd’hui avec le Louvre l’un des deux grands musées « davidiens », où l’on peut admirer plusieurs de ces œuvres majeures :
Le Serment du Jeu de Paume, magistrale composition, restée inachevée et mutilée par son auteur, mais qui reste une icône de la peinture révolutionnaire, dans la salle du Sacre, la seconde version du Sacre de Napoléon, peut-être la meilleure (la première, autrefois à Versailles, quitta le château pour le Louvre en 1889); et son pendant, la Distribution des Aigles à l’armée impériale, ainsi que deux exemplaires de son fameux Bonaparte, Premier consul, franchissant le col du Grand-Saint-Bernard (1800-1802), icône absolue de la légende napoléonienne, sans compter des versions d’atelier de son Marat assassiné ou de son portrait du pape Pie VII.