restauration du lac du hameau de la reine

Inscrit dans un projet d'ensemble de restauration du hameau de la Reine, le Lac a fait l'objet d'un curage durant l'année 2020. Ce chantier a pour finalité la restauration du paysage lacustre du hameau, véritable havre de paix pour la Reine et sa cour.

Le Grand lac

Elément majeur de la composition du hameau, le Grand Lac est creusé à partir de 1783 sur l’emplacement d’anciennes pâtures et bois. Il joue un rôle essentiel dans la collecte des eaux de cette partie du jardin. Le Lac, alimenté par les cascatelles et par une source, propose une grande étendue apaisée. Il se déverse à la fois dans le bras proche du Moulin dont il permet d’entraîner la roue et dans le bras situé entre le Colombier et la Maison de la Reine. Le fonctionnement hydraulique a été dégradé par l’envasement du lac et par des modifications des ouvrages au cours du XXe siècle. Il en résulte à la fois une lecture du paysage et une biodiversité appauvris.

La restauration du paysage lacustre

La restauration permettra de rétablir le bon écoulement des eaux par la restauration des berges naturelles et des corrois de glaise des cascatelles en amont, le curage des boues sur le fond du lac et par le reprofilage des niveaux des bras en aval.

Un cordon végétal favorisant la bonne tenue de ces berges sera ainsi installé et contribuera également à l’enrichissement naturel du lieu afin de retrouver une faune diversifiée favorable à l’équilibre de l’écosystème lacustre.

Les plantations liées aux enrochements cyclopéens situés au pied de l’ensemble architectural formé par la Laiterie de propreté et la Tour de Marlborough seront restitués.

Ce projet bénéficie du mécénat de la Fondation Malatier-Jacquet abritée à la Fondation de France.  

Interview 

Interview avec Véronique Ciampini, conductrice d’opérations jardin et paysage au château de Versailles, en charge du projet de la restauration du paysage lacustre du Hameau de la Reine.

  • Pouvez-vous nous parler de ce projet ?

La Direction du Patrimoine et des Jardins du château de Versailles a entrepris en 2020 la restauration du Grand Lac.  Les travaux ont d’abord porté sur le curage du lac mené par le service des eaux et des fontaines. Des modifications des ouvrages de retenue d’eau (muret par exemple), avaient en effet conduit à un envasement important, le bon écoulement des eaux n’étant plus possible. Pendant l’hiver 2020-2021, suivant le projet de Jacques Moulin, Architecte en Chef des Monuments Historiques, ces ouvrages seront rétablis dans leurs dispositions d’origine afin de permettre le bon fonctionnement hydraulique du Grand lac. Les berges présentent également un effondrement généralisé de leurs anciens murs. Ces murs, dont les pierres sont encore en partie réutilisables, seront remontés et le contour du Grand lac retrouvera ainsi son dessin du XVIIIe siècle.

  • Cette restauration s’inscrit –elle dans un projet plus large ?  

Depuis 2001 est menée à Versailles une campagne de recomposition paysagère du Hameau de la Reine. A la faveur de la restauration des différentes fabriques, les scènes végétales ont été restituées que ce soit pour retrouver la bonne échelle des arbres qui encadrent le hameau ou pour reconstituer les jardinets  qui les accompagnent. La restauration du Grand lac participe de la  recomposition d’un tableau pittoresque d’ensemble dont le miroir du lac constitue le premier plan. La restauration de la Laiterie de Propreté et de ses abords remarquables avec ses rochers cyclopéens, également menée sur un projet de Jacques Moulin  en 2021, viendra compléter  ce projet de recomposition du paysage lacustre du Hameau.

  • Le mécénat vous aide-t-il dans vos projets /chantiers ?

Le mécénat contribue de manière importante au soutien de nos missions de protection et de mise en valeur du patrimoine architectural et paysager de Versailles. De très nombreux projets de restauration ont été menés à bien grâce à l’impulsion du mécénat. La restitution de certaines compositions et la restauration de certains décors (treillages, fontaines, sculptures) nécessitent une mise en œuvre selon des savoir-faire dont les mécènes ont souvent à cœur d’encourager la transmission.      

  • Comment percevez-vous l’implication des mécènes dans les chantiers de l’Etablissement Public de Versailles ?

Depuis la tempête de 1999, on a assisté à un engouement continu de la part des mécènes. Sur le domaine, il a d’abord porté sur la recomposition générale des jardins avec la replantation des arbres. Leur attention s’est ensuite portée de manière privilégiée sur les décors des salles de verdures des bosquets  et sur les fabriques des jardins. Plus récemment, on peut noter un intérêt marqué pour les thématiques environnementales : ce projet de restauration du paysage lacustre du hameau s’inscrit dans cette veine avec des travaux dont on peut espérer qu’ils vont favoriser un nouvel équilibre naturel avec un enrichissement de la biodiversité.     

Au fil de la contribution des mécènes,  de grandes tendances sur les champs de leur participation se démarquent et ainsi on peut dire que les mécènes nous accompagnent fidèlement  dans toutes les facettes de nos démarches patrimoniales  et nous les en remercions sincèrement.