La restauration de la Laiterie de propreté

© Didier Saulnier

Destinée à la dégustation de laitages au temps de Marie-Antoinette, la Laiterie de propreté, située au hameau de la Reine, fait l’objet d’une importante restauration visant à redonner tout son  raffinement  à cette « fabrique » du XVIIIème siècle.

Inspiré des théories sur le retour à la nature de Jean-Jacques Rousseau, le Hameau de la Reine à Trianon fut construit à l'initiative de Marie-Antoinette par l'Architecte Richard Mique, de 1783 à 1787.

Il comprenait à l’origine douze maisons à l'apparence extérieure champêtre et au décor intérieur sophistiqué. C'était un véritable village, organisé autour d'un lac et complété d'une petite exploitation agricole où l'on cultivait et élevait des animaux. 

Vue aérienne du Hameau de la Reine avant restauration

© EPV / Thomas Garnier


"Le plaisir de parcourir toutes ces fabriques du hameau, de voir traire les vaches, pêcher dans le lac, enchantait la Reine"

Madame Campan

 

La laiterie de propreté, une fabrique conçue pour le plaisir de la Reine

La Laiterie de propreté servait à la Reine de salle de dégustation des produits laitiers préparés dans la fabrique attenante, la Laiterie de préparation, disparue depuis le début du XIXème siècle. La Laiterie est associée à la "Tour de Marlborough", sorte de belvédère utilisé comme embarcadère pour les promenades ou la pêche sur le Lac.

Tour de Malborough, Laiterie de propreté et le Grand Lac avant restauration

© EPV / Thomas Garnier

La laiterie de propreté se présente sous la forme d'une petite construction rectangulaire à un étage, bâtie en moellons jointoyés et couverte par une toiture de tuiles plates agrémentée de trois lucarnes. L'intérieur est composé d'une seule et grande salle, largement éclairée par quatre fenêtres et trois portes-fenêtres garnies de menuiseries à vitraux.

Le sol est dallé de marbre. Les murs présentent un décor peint de faux marbre lors de la restauration au 1er Empire. Ils sont couronnés par une corniche saillante, également peinte en faux marbre, d'où naît un plafond en calotte, réalisé en plâtre et décoré de faux caissons, au milieu desquels s'ouvre un ciel en trompe l'œil. Un mobilier de marbre, constitué d'une table centrale et de tables d'appui sur consoles, achève cet ensemble intérieur de très belle qualité.

Intérieur de la Laiterie de propreté avant restauration

© EPV / Thomas Garnier


Les travaux de restauration 

L'état sanitaire de ces bâtiments appelait des interventions urgentes de restauration : les menuiseries n’étaient plus étanches, des fissures et traces notables d’humidité affectaient les murs, le mobilier en marbre était encrassé et le décor très abimé.

Ainsi, la restauration de la Laiterie de propreté porte aujourd’hui sur l’extérieur et l’intérieur du bâtiment. Elle concerne également le passage menant à la salle inférieure de la Tour de Marlborough, ainsi que la petite salle circulaire ouvrant sur le Grand Lac. L’objectif est d’assainir et de consolider les maçonneries du bâtiment, et de retrouver toute la richesse décorative de son décor intérieur. Les travaux sont menés en conservation des dispositions actuelles, qui intègrent les modifications du 1er Empire et les ajouts du règne de Louis-Philippe.

La restauration de la laiterie de propreté est accompagnée de la restauration des berges du Grand Lac et des enrochements situés au pied de la Tour de Marlborough.

Laiterie de propreté pendant la restauration

© EPV / Didier Saulnier

Laiterie de propreté pendant la restauration

© EPV / Didier Saulnier

Plafond de la laiterie de propreté restauré

© EPV / Didier Saulnier

Mobilier de marbre restauré

© EPV / Didier Saulnier

Le mécène

La restauration de la Laiterie de propreté et de ses abords est rendue possible grâce au mécénat exceptionnel d'un particulier.