Une campagne d'adoption de dix ans
Lancée en août 2014, la campagne d’adoption des bustes de la cour de Marbre et de la cour royale arrive à son terme, marquant la fin d’une initiative patrimoniale inédite. En un peu plus de dix ans, 99 bustes antiques ont fait l’objet d’un programme de restauration, tous désormais restaurés grâce à un élan de mécénat collectif. À ce jour, tous les bustes ont pu être adoptés.
Chacun de ces bustes a bénéficié d’un financement de 5 000 euros, portant le montant total de la campagne à 495 000 euros. Ce résultat a été rendu possible grâce à l’engagement de 42 mécènes particuliers ou entreprises et associations, mais aussi grâce à la participation de plus de 100 donateurs fédérés par la Société des Amis de Versailles.
Emblème fort et visage du château de Versailles côté ville, la cour de Marbre et la cour royale ont ainsi pu retrouver tout l’éclat de leur décor sculpté. Cette campagne d'adoption, née d’une volonté de préservation participative, témoigne de l’attachement du public et des entreprises au patrimoine.
Les bustes de la cour de Marbre
Commandés par Louis XIV dès 1664 pour orner les façades des cours principales du château, les bustes représentent des personnages de l'Antiquité. Si les bustes ont la plupart été exécutés sous le règne de Louis XIV d'après des modèles antiques, certains d'entre-eux sont de véritables antiques. Ils ne suivent pas une iconogaphie déterminée : leur présence visait avant tout à exposer l’art antique, perçu alors comme un modèle esthétique et culturel. Ce choix avait également une portée politique : en présentant ces œuvres sur les façades des cours les plus emblématiques du château, Louis XIV inscrivait son règne dans la continuité symbolique de l’Empire romain. Orner une façade de bustes placés sur des consoles n’était pas une invention nouvelle — cette pratique existait déjà à la Renaissance — mais a pris à Versailles une dimension monumentale et idéologique unique.
Les campagnes d'adoption au château de Versailles
Le château de Versailles a été pionnier parmi les institutions culturelles en lançant des campagnes d’adoption patrimoniale, une démarche qui a débuté au lendemain de la tempête de 1999. Cette première campagne, essentielle pour sauver le parc et les jardins alors dévastés, a marqué un tournant dans la manière de mobiliser le public autour de la préservation du patrimoine. Depuis, de nombreuses initiatives similaires ont vu le jour, mettant particulièrement l’accent sur les jardins : adoption des tulipiers de Virginie du bosquet de la Reine et plus récemment des bancs du domaine de Trianon. Aujourd’hui encore, cette tradition se poursuit avec une campagne dédiée à l’adoption des topiaires du parterre du Midi, récemment restauré, invitant chacun à participer activement à la sauvegarde de ce patrimoine vivant.