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Le 2 décembre 2025 • Communiqué de presse

Une tabatière unique de Madame Adélaïde acquise

En porcelaine de Sèvres, livrée en 1786

Le 2 décembre 2025, à l’occasion d’une vente aux enchères au Royaume-Uni, le château de Versailles a acquis grâce au mécénat de la Société des Amis de Versailles une rare tabatière en porcelaine tendre de Sèvres commandée par Madame Adélaïde, fille de Louis XV et tante de Louis XVI. Cet objet d’une qualité remarquable vient enrichir de manière exceptionnelle l’ensemble des œuvres liées aux filles de Louis XV conservées au château de Versailles. 

Une œuvre royale d’une grande finesse

De forme ovale, la tabatière en porcelaine présente un fond « beau bleu » - nom d’une variation de bleu foncé définie en 1778 à Sèvres et devenue l’une des « signatures » de la manufacture. Le couvercle et le dessous de la boîte sont ornés de deux cartels miniatures représentant les chiens de la princesse, dont « Vizir », son petit chien lion abricot, notamment décrit dans les mémoires de la comtesse de Boigne. 


Tabatière ovale en porcelaine tendre de Sèvres et monture en or ciselé et gravé, Manufacture royale de Sèvres, 1785 et Paris, 1785-1786 (pour la monture en or par Ouizille et Drais)
© DR

L’œuvre a été décorée par Nicolas-Pierre Pithou le Jeune, l’un des meilleurs peintres de la manufacture, et montée en or par les orfèvres parisiens Charles Ouizille et Pierre-François Drais, fournisseurs réputés de la Couronne. Les archives de la manufacture permettent de retracer l’ensemble de la commande, de la réalisation à la livraison en janvier 1786. 

Cette tabatière constitue ainsi un extraordinaire exemple d’objet personnel royal dont l’histoire est intégralement documentée, ce qui en fait un témoignage privilégié de l’art de vivre à Versailles au XVIIIe siècle. 

Une acquisition rare pour les collections nationales


Tabatière ovale en porcelaine tendre de Sèvres et monture en or ciselé et gravé, Manufacture royale de Sèvres, 1785 et Paris, 1785-1786 (pour la monture en or par Ouizille et Drais)

© DR

Par cette acquisition, le château de Versailles enrichit un ensemble patrimonial déjà remarquable consacré à Madame Adélaïde et aux filles de Louis XV. Très recherchées sur le marché, les tabatières royales de cette qualité - souvent dépecées pour récupérer les montures et les pierres précieuses - sont presque impossibles à identifier. 

L’arrivée dans les collections du château de Versailles d’un objet aussi prestigieux et intime représente une opportunité exceptionnelle. 

A propos de la Société des Amis de Versailles

Fondée en 1907 pour remédier à l’état de délabrement des châteaux de Versailles et de Trianon, la Société des Amis de Versailles est reconnue d’utilité publique depuis 1913. Forte de plus de 5 000 membres et du soutien de nombreux mécènes, elle œuvre depuis plus de cent ans avec passion et enthousiasme à la restauration, à l’embellissement et au rayonnement du château et du domaine de Versailles. Actuellement, la Société des Amis de Versailles réalise une collecte de fonds pour la restauration de la Tour de Tour de Marlborough.

www.amisdeversailles.com

La politique d’acquisition du château de VErsailles

En tant que musée national, le château de Versailles a pour mission de contribuer à l’enrichissement des collections publiques par l’acquisition de biens culturels pour le compte de l’État. Achats, dons et legs permettent de faire entrer au musée des œuvres et objets d’art qui éclairent la collection existante, en complètent le propos et en comblent les lacunes. Les champs sont très divers et le château de Versailles suit notamment une politique volontariste visant à son remeublement. Autant que possible, le château de Versailles essaie de faire l’acquisition de pièces de mobilier et de les présenter au public dans des espaces dont l’état tend à se rapprocher le plus possible de l’ancienne résidence royale. 

Un exemple de remeublement :  Les collections de Mesdames au château de Versailles

Depuis l’achèvement de sa restauration en 2013, l’appartement de Mesdames offre au château de Versailles un écrin idéal pour exposer, et continuer d’acquérir, des œuvres et objets d’art ayant appartenu aux filles de Louis XV. Grâce au soutien de ses mécènes et de la Société des Amis de Versailles, il compte aujourd’hui parmi les espaces les plus richement remeublés du château, donnant à voir, de manière éloquente et authentique, le goût raffiné des princesses de France.

La commode riesener de Madame Adélaïde

Cette commode a été livrée par Jean-Henri Riesener en 1776 à Madame Adélaïde pour son cabinet intérieur au château de Versailles. Vendue lors des ventes révolutionnaires en 1795, elle intégrera diverses collections privées avant de faire l’objet d’un don de la Société des Amis de Versailles en 2018, grâce au legs exceptionnel de Mme Simone Baraille et à ceux de Mmes Micheline Cavallo et Monique Genneret. 


Commode, Jean-Henri Riesener, 1776

© Château de Versailles, Dit. RMN © Christophe Fouin

La garniture de vases de Madame Victoire

Les cinq vases en porcelaine de Sèvres de Madame Victoire, peints vers 1772 par Charles-Nicolas Dodin d’après des compositions de François Boucher, ont retrouvé en 2013 leur emplacement d’origine dans la chambre de la princesse à Versailles. Ces pièces, au fond vert caractéristique, forment une garniture décorant la cheminée. Chef-d’œuvre du goût rococo de Mesdames, l’ensemble illustre le raffinement de Sèvres et participe à la restitution historique des appartements de Mesdames, restaurés depuis 2012. Le vase central et les deux vases aux extrémités ont été acquis en 2012 grâce au mécénat de LVMH. Les deux autres vases intermédiaires font l’objet d’un dépôt du Metropolitan Museum de New York depuis 2013. 


Garniture de vases, Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, 1772

© Château de Versailles, Dit. RMN © Christophe Fouin

Les vases étrusques de Madame Adélaïde 

Madame Adélaïde acheta en 1787 cette paire de vases de forme dite étrusque à bandeau. Ils présentent deux anses formées par des serpents entrelacés ainsi qu’un décor peint sur fond blanc figurant des scènes à l’antique. La princesse les plaça dans son grand cabinet du château de Bellevue, aujourd’hui disparu. Cette paire exceptionnelle a pu rejoindre les collections du château de Versailles en 2000 grâce à la Société des Amis de Versailles. 


Paire de vases, Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, 1786

© Château de Versailles, Dist. RMN © Gérard Blot

Le déjeuner chinois

Ce déjeuner, c’est-à-dire un service pour une seule personne, est daté de 1775 et pourrait être l’exemplaire vendu à Madame Adélaïde ou à Madame Victoire, qui, comme leur père, avaient une prédilection pour les pièces de la manufacture de Sèvres, et plus particulièrement celles qui présentent des décors chinois. Vendu à la Révolution, ce déjeuner retrouve le château de Versailles en 1984. 


Déjeuner, Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, 1775

© RMN-GP (Château de Versailles) © Gérard Blot

Le vase de la garniture à fond lapis-lazuli de Madame Adélaïde

Ce vase faisait partie d’une garniture de cinq pièces réalisée en 1781 et achetée par Madame Adélaïde en 1783 pour ses appartements de Versailles, avant de l’échanger en 1784. Ce vase est celui du milieu. Caractérisés par un fond bleu imitant le lapis-lazuli, ces vases furent élaborés par le doreur Vincent sur un fond apposé par Schradre. Saisie à la Révolution, la garniture fut séparée. Le vase central fut donné par M. Hubert de Givenchy par l’intermédiaire de la Société des Amis de Versailles en 1994. Les quatre autres vases sont aujourd’hui dans les collections royales britanniques.


Vase, Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, 1781

© Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

Communiqué de presse

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