L’exposition se concentre sur la jeunesse du comte d'Artois, de sa naissance à son départ en exil en 1789. Sa personnalité, sa vie, son mécénat et son goût sont abordés au travers d’une sélection de chefs-d’œuvre d’une grande diversité (arts graphiques, tableaux, objets d’art, sculptures, mobilier, curiosités, livres). Provenant en grande majorité des collections du château de Versailles, des prêts prestigieux ont été également accordés par les Archives nationales, la Bibliothèque nationale de France, le musée du Louvre, le Mobilier national, le château de Fontainebleau, le musée Carnavalet, le musée de l'Armée – Invalides, la bibliothèque municipale de Versailles, les musées des Beaux-Arts d’Amiens et de Reims et de collections privées. Au sein du château de Maisons, où les somptueux décors réalisés par François-Joseph Bélanger pour le comte sont restés en place, les visiteurs peuvent découvrir la richesse de ses ameublements et de ses goûts personnels comme celui des turqueries. L’exposition met également en valeur la passion du comte d’Artois pour les bâtiments que ses contemporains décrivaient comme « un goût décidé pour la truelle ».
Le parcours de l'exposition
Le comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X acquiert en 1777 le château de Maisons, chef d’œuvre de l’architecture classique du Grand Siècle, érigé par François Mansart dans les années 1650. L’exposition se déroule au rez-de- chaussée du Château, qui présente encore aujourd’hui certains des décors qu’a connus le comte d’Artois lorsqu’il en était propriétaire durant plus de dix ans, entre 1777 et 1789.
L’introduction de l’exposition présente à la fois le château et son domaine au moment de leur acquisition par le comte d’Artois. Plans et dessins parfois inédits illustrent ensuite les projets du prince pour sa nouvelle résidence privée.
L’exposition retrace ensuite la jeunesse du prince : sa naissance, son éducation et son mariage avec Marie-Thérèse de Savoie en 1773. De nombreux portraits, gravures, dessins et documents permettent de suivre le prince jusqu’à son mariage célébré de façon grandiose à Versailles et à la naissance de ses trois enfants entre 1775 et 1778.
Le comte d’Artois est le quatrième petit-fils de Louis XV et le cinquième enfant du Dauphin Louis (1729-1765), ses chances de régner sont donc faibles. Dès son plus jeune âge, il est sciemment écarté de la politique et on envisage plutôt pour lui une carrière militaire. A quinze ans, il est nommé par Louis XV colonel général des Suisses et Grisons. Lorsque Louis XVI monte sur le trône, il charge son frère de plusieurs représentations diplomatiques en Europe. Ses ambitions militaires prennent fin en Espagne, après l’échec du blocus de Gibraltar, contre les Britanniques.
En l’absence de fonction officielle de premier plan, le comte d’Artois peut se consacrer à ses divertissements favoris. Dans la droite de ligne des Bourbons, le prince aime chasser et assister aux courses de chevaux. Il partage également avec sa belle-sœur, la reine Marie-Antoinette, sa passion pour les jeux d’appartement, la musique, l’opéra et le théâtre. L’exposition présente le fusil du comte d’Artois ou encore plusieurs livres de sa bibliothèque consacrés à la vénerie.
Le prince est également un amateur de curiosités, autant pour son propre intérêt que pour concourir à l’éducation de ses enfants, qu’il souhaite de grande qualité. Il rassemble un grand nombre d’objets ethnographiques provenant du monde entier et possède une importante collection d’ouvrages scientifiques (médecine, physique…) et littéraires (pièces de théâtre, histoire…), qu’il enrichit continuellement par des achats. Naturalia ou objets réalisés par des populations extra-européennes emplissent également les vitrines du cabinet de curiosité installé chez le gouverneur des enfants du comte d’Artois, le marquis de Sérent. L’exposition présente ainsi des objets inattendus et insolites présents dans cette collection : un modèle de canot esquimau, des coquillages ou encore des tatous naturalisés.
Au titre de ses collections, le comte d’Artois est également un grand amateur de peinture contemporaine, et mécène des artistes de son temps. Il achète ainsi des toiles d’Elisabeth Vigée-Le-Brun et de Jacques-Louis David dès les années 1780 et il possède aussi des œuvres de Jean-Baptiste Greuze, Joseph Vernet ou encore Jean-Honoré Fragonard. Cette importante collection est également évoquée dans l’exposition.
Indéniablement la grande passion du comte d’Artois est l’architecture. Véritable prince bâtisseur, il se rêve même promoteur immobilier en concevant des projets de lotissement à Paris. L’exposition dévoile son goût pour ses nombreuses résidences et leur aménagement : de ses appartements successifs au château de Versailles, au palais du Temple à Paris qu’il occupe à partir de 1776, jusqu’au château de Maisons, en passant par Bagatelle et Saint-Germain-en-Laye.
Construction, transformations, décor, commande de mobilier… Le prince souhaite être à la pointe de la mode et du goût de l’époque. Il est accompagné dans ces projets à partir de 1777 par son architecte François-Joseph Bélanger, qui s’entoure des meilleurs artistes et artisans dans tous les domaines (décor, sculpture, mobilier, jardins…). Les deux principaux projets architecturaux du prince sont le château et les jardins de Bagatelle érigés en trois mois en 1777 à la suite d’un pari avec Marie-Antoinette, et le Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye qui reste à l’état de plans. Documents d’architecture, peintures, dessins, mobilier, porcelaines et objets d’art transportent le public dans le cadre de vie luxueux et raffiné du comte d’Artois et de son épouse.
Le comte d’Artois prend la route de l’exil dès le 16 juillet 1789, à la demande de Louis XVI. En effet son train de vie dispendieux et son opposition à toute réforme du système politique et économique tournent l’opinion publique contre lui. Il séjourne dans divers pays d’Europe avant de se fixer en Grande-Bretagne en 1795. Ses biens sont confisqués et vendus aux enchères en vertu de la loi sur les émigrés de 1792. L’exposition présente ainsi plusieurs exemples de mobilier saisi et vendu, ainsi que des documents évoquant l’exil du prince et de sa famille.
Le comte d’Artois revient en France en 1814 lors de la Première Restauration et succède à son frère Louis XVIII sur le trône de France de 1824 à 1830, sous le nom de Charles X. Il est le dernier Bourbon à régner sur la France.
La dernière salle de l’exposition est consacrée à quatre sculptures mythologiques provenant des collections du château de Versailles, déposées au château de Maisons à l’occasion de l’exposition.
En effet le comte d’Artois possède une importante collection de sculptures antiques et contemporaines. Il commande ainsi plusieurs créations pour le décor du château de Maisons. Réalisés par Jean-Antoine Houdon, les médaillons représentant Minerve et Mercure sont achetés en 1771 par le comte d’Artois. Ils sont installés au château de Maisons peut-être pour orner l’orangerie construite en 1778. Le groupe représentant un amour combattant un satyre pourrait provenir de l’une des grottes du jardin de Maisons. Identifié lors de l’inventaire de 1793, cet ensemble restera donc à Maisons au terme de l’exposition.
Commissariat de l'exposition
- Laurent Salomé, directeur du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon
- Vincent Bastien, collaborateur scientifique au château de Versailles
- Benoît Delcourte, conservateur en chef au château de Versailles
- Raphaël Masson, conservateur en chef au château de Versailles
- Clotilde Roy, responsable de l’enrichissement des collections du Centre des monuments nationaux
- Gabriel Wick, docteur en histoire
autour de l'exposition
UNE PROGRAMMATION CULTURELLE RICHE
Pour accompagner l'exposition, le château de Maisons propose:
- des visites libres de l’exposition
- des visites guidées menées par des conférenciers ou par les commissaires de l’exposition
- des conférences avec des spécialistes passionnés pour un éclairage approfondi sur l’époque et la vie du prince
- des visites thématiques autour de l’art de la réception au XVIIIe siècle, qui révèlent les codes et traditions royales
- des visites chantées, concerts nocturnes et bals animés pour petits et grands, permettant de vivre l’ambiance festive de la cour royale.
Un livret-jeu conçu pour l’exposition sera disponible pour le public familial. Une programmation dédiée sera mise en place à l’occasion de l’opération fédérative du Centre des monuments nationaux Contes et Histoires pour les fêtes de fin d’année.
Une programmation complète sera proposée au public scolaire tout au long de l’exposition : visites guidées sur l’éducation des princes, promenades contées, ateliers musicaux autour des divertissements royaux, ainsi que des ateliers sur la mode et les sciences au XVIIIe siècle.
CATALOGUE DE L'EXPOSITION
Le Comte d’Artois, prince et mécène. La jeunesse du dernier roi de France
Éditeur : Éditions du patrimoine, collection : Regards
Auteurs : Vincent Bastien, Benoît Delcourte, Clotilde Roy
Prix : 16 €
Format : 26 x 26 cm - Broché, 96 pages
Le partenariat entre le CMN et le château de Versailles
Le partenariat instaure un dialogue entre des collections trop souvent méconnues et des hauts lieux du patrimoine national. Ces expositions temporaires permettent aux deux institutions d’unir leurs ressources afin de donner au plus grand nombre la possibilité de découvrir ou de redécouvrir quelques pages de l’Histoire de France dans le cadre prestigieux des monuments nationaux. L’exposition Le comte d'Artois, prince et mécène. La jeunesse du dernier roi de France est la 8e organisée dans ce cadre depuis 2013.
Au terme de l’exposition, les deux institutions ont conclu un accord de dépôt qui permettra le retour in situ d’œuvres qui se trouvaient à Maisons du temps du comte d’Artois, saisies à la Révolution puis conservées à Versailles.
Dossier de presse
Visuels
Salon de 1779
Huile sur toile
Château de Versailles
© RMN-GP (Château de Versailles) Droits réservés
1775
Huile sur toile ovale
Château de Versailles
© RMN-GP (Château de Versailles) © G. Blot
1781
Huile sur toile ovale
Château de Versailles
© RMN-GP (Château de Versailles) Droits réservés
1779
Chêne, marqueterie de bois divers, bronze doré et marbre griotte d’Italie
Château de Versailles
© RMN-GP (Château de Versailles) Droits réservés
1773
Porcelaine tendre
Château de Versailles
© RMN-GP (Château de Versailles) © F. Raux
1785
Gouache sur vélin
Château de Versailles
© Château de Versailles, Dist. RMN © C. Fouin
