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Le 19 décembre 2022 • Communiqué de presse

Un portrait du duc de Choiseul acquis par le château de Versailles

Lors d’une vente publique à Paris, le château de Versailles a fait l’acquisition d’un portrait d’Étienne François de Choiseul-Beaupré Stainville, ministre de Louis XV entre 1758 et 1770. Cette effigie peinte par Adélaïde Labille-Guiard, l’une des grandes portraitistes françaises du XVIIIe siècle, complète l’ensemble des sept portraits de l’artiste conservés au château, le plus important corpus de ce peintre dans les collections publiques.

Le duc de Choiseul, du sommet de l’État à la disgrâce

Né en 1719, Étienne François de Choiseul-Beaupré Stainville connut tout d’abord une carrière militaire, se hissant au grade de lieutenant général des armées du roi. Il fut ambassadeur à Rome auprès du Saint-Siège entre 1754 et 1757 puis à Vienne en 1758. Cette même année, il reçut le titre de duc de Choiseul-Amboise et obtint le portefeuille des Affaires étrangères puis, en 1761, ceux de la Marine et de la Guerre.

Le duc de Choiseul mena une politique de revanche envers l’Angleterre ; pour ce faire, il s’appuya sur l’alliance avec l’Autriche et les Bourbons d’Espagne, de Parme et de Naples grâce au pacte de famille signé en 1761. Il négocia également le mariage du duc de Berry, futur Louis XVI, avec l’archiduchesse d’Autriche Marie-Antoinette.

C’est également sous son gouvernement que les frontières de la France s’agrandirent avec l’intégration de la Lorraine en 1766 et l’acquisition de la Corse en 1768. Ami des Encyclopédistes et de Madame de Pompadour, il s’intéressait à l’art et aux philosophes de son temps ; son esprit voltairien l’éloigna de Rousseau, dont il rejeta le Contrat social (1762).

Au début de l’année 1770, Choiseul agissait de plus en plus sans le consentement du roi, souvent même contre sa volonté. Madame Du Barry, envers laquelle il avait eu des paroles désobligeantes, contribua à son éviction de la cour à la fin de l’année 1770. Son exil en son domaine de Chanteloup, près d’Amboise, fut un triomphe : chacun accourut chez le duc de Choiseul. Il mourut en 1785, laissant derrière lui une situation financière personnelle catastrophique.

Le portrait du duc de Choiseul, une réplique autographe d’Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803)

Le tableau, commandé du vivant de Choiseul, fut achevé l’année suivant son décès, en 1786, comme l’atteste la signature de l’artiste sur la version du portrait conservé à Waddesdon Manor, en Angleterre. En 1785, Adélaïde Labille-Guiard, reçue deux ans auparavant à l’Académie royale de peinture et de sculpture, exposait pour la deuxième fois des œuvres au Salon du Louvre. Elle y présenta notamment son célèbre Autoportrait avec deux élèves, aujourd’hui conservé au Metropolitan Museum of Art de New-York. Cette reconnaissance de ses contemporains lui attira le choix du duc de Choiseul pour la réalisation de sa propre effigie. Adélaïde Labille-Guiard fut quelques années plus tard invitée à exécuter les effigies de Mesdames, filles de Louis XV.

Le tableau acquis par le château de Versailles reprend de manière identique la composition conservée à Waddesdon Manor. Une variante dans le coloris du maroquin du bureau, vert d’une part et bleu de l’autre, peut toutefois être mentionnée. La pratique de la réplique autographe était à l’époque courante ; elle est attestée à plusieurs reprises chez Adélaïde Labille-Guiard, comme en témoignent les différentes versions des portraits de Mesdames

Une artiste majeure du XVIIIe siècle

Adélaïde Labille-Guiard, experte tant dans les techniques du pastel, de la peinture à l’huile que de la miniature, s’imposa comme la concurrente de Madame Vigée Le Brun. D’abord membre de l’Académie de SaintLuc, elle mena à partir de 1783 une carrière officielle à l’Académie royale et exposa régulièrement ses œuvres au Salon du Louvre. Elle connut un succès affirmé auprès de la cour, portraiturant également Madame Élisabeth, sœur de Louis XVI, et le comte de Provence.

Au contraire de sa rivale Élisabeth Vigée Le Brun, elle s’imposa par la recherche de la vérité, produisant des effigies réalistes, sans concession, et rendant compte de la psychologie des modèles. Ce portrait intimiste du duc de Choiseul décrit non dans ses fonctions officielles mais alors qu’il se trouvait loin de affaires du royaume est caractéristique de son art. 

Communiqué de presse

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Visuels

Portrait d’Étienne François de Choiseul-Beaupré Stainville, duc de Choiseul (1719-1785), Adélaïde Labille-Guiard

© Château de Versailles / C. Fouin

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Portrait d’Étienne François de Choiseul-Beaupré Stainville, duc de Choiseul (1719-1785), Adélaïde Labille-Guiard

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