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Le 18 décembre 2025 • Communiqué de presse

Acquisition d’un exceptionnel autoportrait d’Adélaïde Labille-Guiard

Lors d’une vente publique le 17 décembre 2025 chez Tajan, à Paris, le château de Versailles a exercé son droit de préemption pour l’acquisition d’un autoportrait au pastel d’Adélaïde Labille-Guiard, œuvre d’une importance exceptionnelle. Sur cette œuvre rare, l’artiste se représente vêtue d’une élégante robe en satin, portant ses attributs de peintre : une palette et des pinceaux.

L'œuvre

Signé et daté de 1782, ce portrait au pastel précède l’autoportrait de 1785 (New-York, Metropolitan Museum of Art), sans doute le chef-d'œuvre d’Adélaïde Labille-Guiard où elle s’est représentée, en pied, à son chevalet, accompagnée de ses deux élèves, Marie Gabrielle Capet et Carraux de Rosemond. D’une œuvre à l’autre, on reconnait aisément les traits de l’artiste.

Exposé d’abord en juin 1782, au Salon de la Correspondance, le pastel acquis aujourd’hui, est accueilli avec enthousiasme. Un journaliste s’émeut : « Le portrait de l’Auteur est si frappant, que des battements de mains redoublés se font fait entendre généralement ».
La jeune femme l’expose à nouveau au Salon de 1783, aux côtés de plusieurs portraits d’académiciens, et surtout en face du célèbre Autoportrait au chapeau de paille d’Élisabeth Vigée Le Brun (Londres, National Gallery). Les deux peintres, qui deviennent, cette année-là, toutes deux académiciennes, sont mises en rivalité. On lit dans l’Année littéraire : « Ce Portrait me paroît inférieur à tous ceux qu’elle a exposés au salon, & celui de Madame le Brun, au contraire, est supérieur à ses autres Ouvrages. Ces deux Dames se sont peintes elles-mêmes une palette à la main ; mais Madame Guiard est très ressemblante, & Madame le Brun l’est si peu, qu’on a de la peine à la reconnoître. »

Ce sublime autoportrait est essentiel dans la carrière d’Adélaïde Labille-Guiard. Elle se pose en artiste accomplie et reconnue, au même titre que sa consœur Élisabeth Vigée Le Brun, mais surtout au même titre que ses pairs masculins. Elle se représente, non en extérieur comme Vigée Le Brun, mais dans son atelier, une toile près d’elle, pinceaux et palette à la main, selon le modèle établi des peintres de l’Académie, prête à commencer le portrait d’un nouveau modèle. 

Il témoigne de sa complète maîtrise du pastel : la touche plus ou moins légère selon les parties, plus fondue et appuyée sur le visage, plus rapide sur les tissus ; la gamme colorée délicate, dans des tonalités allant du blanc au noisette, avec quelques rehauts de rouge sur le pinceau, les lèvres ou le fauteuil ; les effets de transparence des mousselines ; le vaporeux des plumes ; le brillant des boucles d’oreille ; le naturel de son expression ; la profondeur de son regard. 

une œuvre majeure pour les collections nationales

Connu depuis longtemps de la conservation du château qui prépare une exposition monographique sur l’artiste, cet autoportrait est essentiel pour les collections de Versailles. Il rejoint un ensemble unique de portraits de membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, où ne figurent que quelques femmes.

Peintre de Mesdames de France, filles de Louis XV, Adélaïde Labille-Guiard a eu des relations privilégiées avec celles dont elle a fait les portraits, à l’huile ou au pastel qui sont les œuvres les plus remarquables. Son autoportrait vient opportunément rappeler la place de l’artiste dans le cercle des peintres de la famille royale. Après avoir représenté Mesdames, elle poursuit d’ailleurs avec plusieurs portraits du comte de Provence.

Surtout, ce pastel met en valeur la personnalité, le parcours et le talent d’une femme peintre aujourd’hui incontournable dans l’histoire de l’art du XVIIIe siècle. Après l’acquisition récente du portrait au pastel du comte de Provence, première commande royale de madame Vigée Le Brun, l’œuvre de Labille-Guiard rappelle qu’il existait une autre virtuose de l’art du portrait, moins célèbre aujourd’hui mais non moins géniale.


Ce chef-d'œuvre du pastel, de l’autoportrait, du portrait d’artiste, du portrait féminin, ne pouvait manquer d’entrer dans les collections nationales.

Communiqué de presse

Communiqué de presse

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3.09 Mo

Visuel

Autoportrait
Adélaïde Labille-Guiard (1749 - 1803)
Pastel sur papier
Ovale. H. 62 ; L. 51 cm / H. 78 ; L. 68 cm (encadré) signé et daté en bas à gauche : « Labille F. Guiard 1782 »
Cadre ancien (d’origine ?) en bois sculpté et doré
© Studio Sebert pour Tajan
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