Louis XIII devient roi de France.
12 mars 1613 : Naissance d’André Le Nôtre à Paris, aux Tuileries, dans une famille de jardiniers du roi et de dessinateurs de jardins.
1629-1635 : André Le Nôtre suit les enseignements de Simon Vouet, premier peintre du roi Louis XIII.
Autoportrait, Simon Vouet
Vers 1626-1627, Musée des Beaux-Arts de Lyon
Simon Vouet est un peintre très renommé quand il rentre d’Italie en 1627. Appelé par Louis XIII, il devient premier peintre du roi et reçoit alors un logement et un atelier sous la Grande Galerie du Louvre. Dans son atelier, un des plus célèbres de l’époque, Vouet organise un enseignement pour de jeunes artistes. Le Nôtre va s’y former pendant environ cinq ans. Il complète la formation en dessin reçue de son père.
Le Nôtre devient premier jardinier de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII. Il s’occupe des jardins des châteaux de Blois, de Chambord et du Luxembourg.
Il devient jardinier du roi en survivance de son père.
André Le Nôtre épouse Françoise Langlois avec qui il aura au moins trois enfants qui mourront tous jeunes. Il rencontre Nicolas Poussin cette même-année.
Le Christ et la femme adultère, par Nicolas Poussin
1653, Musée du Louvre, département des peintures
Le Nôtre commande Le Christ et la femme adultère à Nicolas Poussin en 1653. Le tableau représente un épisode sur le thème du pardon, dans lequel Jésus sauve la femme agenouillée de la lapidation. Ce chef-d’œuvre permet d’évoquer la qualité de l’ensemble de la collection d'André Le Nôtre. Le jardinier a connu Nicolas Poussin , le célèbre peintre, lors de son séjour à Paris.
Mort de Louis XIII, Louis XIV devient roi de France.
André Le Nôtre devient dessinateur du roi.
Croquis pour une fontaine, par André Le Nôtre
XVIIe siècle, Bibliothèque de l'Institut de France, Paris
Le Nôtre est un vrai dessinateur et hydraulicien. Sur ce dessin, à côté d'une idée de fontaine esquissée rapidement, figure un personnage croqué sur le vif.
Il refait le Jardin de la reine à Fontainebleau.
Le chantier du château de Vaux-le-Vicomte débute véritablement et attire une réputation internationale à André Le Nôtre, qui conseille Nicolas Fouquet depuis 1640 et a dessiné les jardins et le parc.
Le Nôtre devient conseiller du roi et contrôleur général des Bâtiments du roi, jardins, arts et manufactures de France.
En juin, il achève la réalisation du plus grand parterre du monde, le parterre du Tibre à Fontainebleau.
La grande fête de Vaux-le-Vicomte le 17 août est suivie de l’arrestation de Nicolas Fouquet le 5 septembre.
De 1661 à 1662 : à la demande de Louis XIV, André Le Nôtre commence les premiers travaux pour le domaine de Versailles. Il remodèle l’espace selon un double axe est-ouest et nord-sud et redessine terrasses, parterres et bosquets pour en faire un chef-d’œuvre d’équilibre et de fantaisie.
Vue perspective de la ville et du château de Versailles depuis la butte Montbauron, par Jean-Baptiste Martin l'Ancien
Vers 1690, château de Versailles
Le lien vers le site collection
Cette vue perspective du jardin de Versailles présente les éléments constitutifs du jardin « français ». Le Nôtre utilise des éléments qui existaient avant lui mais qu’il transforme complètement : les terrasses sont agrandies et les parterres allongés. Avenues et allées s’étirent toujours plus loin. Bassins et canaux, bosquets et statuaire viennent structurer les différentes parties du jardin.
Galerie des antiques ou Galerie d'Eau avec Narcisse se mirant dans un bassin, par Jean Joubert
XVIIe siècle, château de Versailles
Le lien vers le site collection
Les bosquets créés par Le Nôtre n’offrent au regard extérieur que des masses denses et boisées. Lorsque l’on pénètre dans ces espaces clos, tout est fait pour que la curiosité se change en émerveillement. C’est ce qui est recherché dans cette salle des Antiques : au-delà du bassin, de chaque côté de l’allée, se déploient des orangers, des jets d’eau et 24 statues antiques.
Au XVIIe siècle, les statues peuplent les jardins d'André Le Nôtre. Œuvres originales de ses contemporains ou copies de modèles antiques, elles font souvent écho à la mythologie mais aussi à la découverte de nouveaux continents.
André Le Nôtre et Le Bernin se rencontrent à plusieurs reprises.
1665- 1699 : Simultanément aux travaux pour Versailles et les résidences royales (Vincennes, Fontainebleau, Tuileries, Saint-Germain-en Laye, Trianon, Marly …), le jardinier du roi est sollicité pour de nombreux chantiers en France et à l’étranger.
Vue des jardins de Tuileries, par Israël Silvestre
XVIIe siècle, Musée du Louvre, département des Arts graphiques
Berceau du jardin français et de la famille Le Nôtre, le jardin des Tuileries a été redessiné par André Le Nôtre entre 1665 et 1679. Il perce une allée centrale dans l'axe du palais, il aplanit et réhausse le terrain en créant la terrasse du Bord-de-l’Eau et celle du palais. L'axe principal, délimité par deux bassins, se prolonge par le grand Fer-à-cheval et au loin l'avenue qui mène à Saint-Germain, future avenue des Champs-Elysées.
On compte parmi ces chantiers : Saint-Cloud pour Philippe d’Orléans, Chantilly pour le prince de Condé, Anet pour le duc de Vendôme, Clagny pour Madame de Montespan, Maintenon et Saint-Cyr pour Madame de Maintenon, Meudon pour le marquis de Louvois.
Le marquis de Louvois et son épouse chassant à Meudon, par Adam-Frans Van der Meulen
XVIIe siècle, château de Versailles
Le lien vers le site collection
Le Nôtre aménage pour Louvois le jardin du château de Meudon, à proximité de Versailles, à partir de 1679, créant bassins, bosquets et parterres. Louis XIV rédige une Manière de montrer Meudon sur le modèle de son texte écrit pour Versailles : "Il faut arriver par l'Avenue, et ensuite passer par la superbe Terrasse, pour arriver dans la Cour, où l'on doit descendre de carrosse."
Le Nôtre a également travaillé sur les chantiers de Sceaux pour Jean-Baptiste Colbert, de Greenwich pour Charles II d’Angleterre, de Windsor, et enfin de Racconigi et Venaria Reale en Italie pour Charles-Emmanuel II puis Victor-Amédée II de Savoie.
Modèles de topiaires, dans « Décoration intérieure et de jardins de Versailles et autres endroits », Anonyme
Début XVIIIe siècle, château de Versailles
Le lien vers le site collection
L’art topiaire consiste à former et tailler des arbustes pour en faire des sortes de sculptures végétales. Les Romains, les premiers, ont pratiqué cet art, puis il a été remis à la mode à la Renaissance. Ce goût pour les topiaires a perduré au XVIIe siècle, elles font partie intégrante des jardins réguliers. Le Nôtre a multiplié et renouvelé les formes pour en faire un art à part entière.
André Le Nôtre est anobli par Louis XIV.
Le Nôtre voyage en Italie (de fin avril à fin novembre).
Couvert d’honneurs à son retour, il est nommé .
Il reçoit et assiste désormais régulièrement aux séances de l’Académie royale d’architecture.
André Le Nôtre (1613-1700), contrôleur des Bâtiments et dessinateur des jardins du roi, par Carlo Maratta
1679-1681, château de Versailles
Le lien vers le site collection
Cette peinture est l’un des rares portraits de Le Nôtre. C’est un portrait officiel, aux teintes sobres, qui se détache en partie sur un paysage arboré. Le Nôtre est mis en valeur par sa position au centre du tableau, et par l’éclat du ruban rouge. Il s’agit de la croix de . Cette distinction prestigieuse a été attribuée à Le Nôtre par le roi.
André Le Nôtre est décoré de l’ordre de Saint-Michel. L’artiste, grand esthète et collectionneur, donne au roi les œuvres les plus prestigieuses de sa collection.
Vénus châtiant l'Amour, par Giovanni-Francesco Susini
1639, Musée du Louvre, département des objets d'art
Le Nôtre manifeste un grand intérêt pour la sculpture. Sa collection de petits bronzes, remarquable par sa quantité (129 en tout) et par sa qualité, en témoigne. Plus du tiers de ses groupes et figures représentent des dieux et des héros de l’Antiquité. Cependant il ne possède pas d’antiques, il préfère les productions modernes des XVIe et XVIIe siècles.
15 septembre 1700 : mort d’André Le Nôtre dans sa maison des Tuileries à Paris, à l’âge de 87 ans. Il laisse derrière lui une œuvre unique en France et à l’étranger qui a marqué théoriciens, concepteurs de jardins et urbanistes jusqu’à aujourd’hui.
Villa Church, Ville-d’Avray, 1927-1929, par Le Corbusier et Pierre Jeanneret
1927-1929, Fondation Le Corbusier, Paris
Ce dessin d’architecture présente la première version du parterre de la villa Church, construite de 1927 à 1929 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret à Ville-d’Avray, entre Paris et Versailles. Le Corbusier imagine une variante sur le thème du parterre de broderie : il insère dans le dallage de la terrasse du rez-de-chaussée, des « pièces coupées », plates-bandes de fleurs chères à Le Nôtre.
Photographie du mémorial du 11 septembre à New-York, par Peter Walker Partners (PWP) Landscape Architecture
XXIe siècle, Peter Walker Partners (PWP) Landscape Architecture
Le minimalisme est un courant artistique des années 1960. Il a fortement marqué la pratique de certains paysagistes contemporains et leur interprétation des jardins de Le Nôtre. Peter Walker, architecte paysagiste chargé de réaliser le Mémorial aux victimes du 11-Septembre à New York, a conçu deux grands vides marquant l’absence des tours disparues. Tout autour, l’eau forme une cascade et semble disparaître au plus profond de la ville, comme dans un puits sans fond.
1er septembre 1715 : mort de Louis XIV.
